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Demain

 La fin des maisons individuelles et l’impératif de la ville désirable


Le ZAN (Zéro artificialisation nette) est un des objectifs de la loi Climat et résilience adoptée en 2021 en réponse aux crises environnementales croissantes (perte de biodiversité, dégradation des écosystèmes et changement climatique). La mesure vise notamment à réduire drastiquement le rythme de l’artificialisation des sols, ce qui incite à ne plus consommer d’espaces naturels, notamment pour des besoins de lotissements et à favoriser « la ville sur la ville » en réhabilitant les friches, en transformant certains bureaux en logements, etc. Les conséquences de cet objectif ambitieux sur les trajectoires résidentielles des familles pourraient être importantes.


En premier lieu, par la baisse de construction des maisons individuelles. Les familles attirées par ce type de logement devront demain compter davantage sur le renouvellement générationnel que sur la construction neuve : il n’y aura pas assez de maisons pour tout le monde.


Cela nécessite de revoir l’offre de logements collectifs, et de rendre les appartements de demain davantage « familles compatibles » (balcons ou espaces verts, stationnement, accès facile aux transports en commun, performance énergétique des logements…).




 Le devenir des lotissements à l’heure du ZAN et de la régression démographique


Les espaces périurbains, comme la vallée du Grésivaudan et le Pays Voironnais, ont vu l’apogée de leur croissance démographique dans les années 1970- 2000, avec le développement des lotissements en France. Les ménages qui les occupent sont aujourd’hui vieillissants et leurs enfants, désormais adultes, font moins d’enfants que leurs parents. La question du renouvellement générationnel du parc de logements va alors se poser. En parallèle, en 2024, le marché de la maison individuelle régresse. Les difficultés d’accès au crédit, les coûts des matériaux et les restrictions foncières liées à la réglementation ZAN sont des éléments d’explication. Si le ZAN peut compenser une partie des conséquences de la baisse démographique sur le peuplement des espaces périurbains (moins de demandes et moins d’offres), la forte tension foncière pourra entraîner une augmentation des prix des maisons individuelles. La ségrégation spatiale risque d’augmenter : les pavillons et lotissements pourraient à l’avenir être uniquement habités par des familles aisées, quand les autres seront orientées vers les appartements des villes-denses. Les stratégies résidentielles s’en trouveraient alors impactées.



 En finir avec les passoires thermiques ?


Pour en finir avec les « passoires thermiques », la loi Climat et résilience prévoit notamment que les propriétaires de logements mal isolés ne puissent progressivement plus les louer à partir de 2025. Optimiser la qualité et l’usage du parc de logements anciens doit permettre à terme de limiter la construction neuve et l’artificialisation des sols (trajectoire ZAN). Mais rénover une passoire thermique est coûteux et complexe au plan technique et juridique. Face à cet enjeu, le réseau des quatre agences d’urbanisme d’Auvergne Rhône-Alpes (urbA4) et l’Ademe ont souhaité donner un cadre de réflexion et d’échange aux collectivités, EPCI et acteurs régionaux de l’habitat. Une étude, restituée en 2023, a permis de défricher deux chantiers : la quantification des passoires thermiques et l’identification des politiques publiques mobilisables ou remobilisables pour agir sur ces logements.


Sur les 760000 logements locatifs privés estimés à l’échelle régionale, 147000 ont été identifiés comme potentiellement à étiquettes DPE F et G, soit 21 % du parc. Il a été montré que la probabilité d’être une passoire est d’autant plus forte que le logement est petit et ancien. À l’échelle d’Auvergne-Rhône-Alpes, plus de 27 % des petites maisons (- de 80 m²) sont estimées comme telle. Ce taux passe à plus de 32 % pour le parc de logements d’avant 1975. La répartition géographique n’est pas homogène sur l’ensemble du territoire.


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