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Payer son logement, un défi grandissant

  • Photo du rédacteur: Caroline Leroy
    Caroline Leroy
  • 28 nov.
  • 3 min de lecture

Dans un contexte de hausse des prix de l’immobilier, les dépenses liées au logement pèsent de plus en plus lourd dans les budgets des ménages. En Isère comme ailleurs, cette pression accentue les inégalités entre les territoires et entre les ménages. Le logement abordable est un levier essentiel pour permettre aux plus modestes et aux plus fragiles de vivre dans un habitat adapté à leurs besoins et à leurs capacités financières.

Date de publication : 28 novembre 2025




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Le logement : plus d'un quart des dépenses des ménages

Les dépenses liées au logement (loyer, énergie, eau, etc.) pèsent de plus en plus dans les budgets des ménages en France, à l’inverse de toutes les autres dépenses. Hors crédit, considéré comme un investissement, elles atteignent 27 % des dépenses en 2023, soit deux fois plus qu’en 1960. La hausse des prix immobiliers est plus rapide que celle des revenus. Entre 2001 et 2023, alors que le revenu disponible brut par ménage a été multiplié par 1,6, le prix des logements anciens est multiplié par 2,5. L’indice des loyers a augmenté de manière plus maîtrisée, en étant multiplié par 1,4, les évolutions en la matière étant davantage encadrées. À l’instar de la tendance nationale, les prix de l’immobilier ont fortement augmenté en Isère depuis 15 ans, tous marchés confondus. Plus récemment, si l’on constate une légère baisse des prix dans l’ancien depuis 2022 du fait de la crise immobilière, les prix du neuf progressent encore légèrement (Ofpi, Perval, Cecim, ECLN, 2024).



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Des ménages fragiles plus impactés

Ce budget croissant dédié au logement accentue les inégalités entre ménages. Nationalement comme localement, les personnes seules, les familles monoparentales et les jeunes disposent de revenus par individu moins élevés que les couples, avec ou sans enfants. En Isère, en 2021, le revenu médian d’un couple avec enfant(s) est ainsi près du double de celui d’une famille monoparentale. Les écarts sont également territoriaux, puisque le revenu médian disponible par ménage atteint 45 480 € dans le Grésivaudan, contre 35 641 € dans la métropole grenobloise (Filosofi, 2021). Le poids du logement dans le budget s’avère plus conséquent pour les locataires du parc privé que pour les propriétaires non-accédants, sans crédit immobilier en cours. Le taux d’effort, rapport des dépenses liées à l’habitation principale (loyer, prêt et charges) sur les revenus des ménages, sans les aides au logement, représente 10 % pour un propriétaire non-accédant, contre 28,6 % pour un locataire du privé. Les prix varient également selon les territoires



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Des prix variables selon les territoires

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La mise en parallèle des niveaux de revenus des habitants et des niveaux de prix d’achat ou de location révèle une faible accessibilité financière des logements, en particulier pour les primo-accédants disposant d’un apport réduit et dans le neuf (Filosofi, 2021). Ce constat renforce ainsi l’enjeu de disposer de politiques de logements adaptées et abordables.










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© Grenoble-Alpes Métropole Clara Goubault



ans le Pays Voironnais et le Grésivaudan, où la moitié des couples avec enfants ont la capacité d’acheter un appartement neuf de 65 m², seulement 10 à 20 % des familles monoparentales et des personnes seules peuvent l’envisager, tandis que les maisons leur sont inaccessibles, de même que les appartements neufs sur la Métropole. Concernant la location dans la Métropole, à partir de budgets théoriques mensuels, le parc social s’avère accessible à tous les revenus médians, en cohérence avec sa fonction (Insee, RPLE, OLL et EMC2, 2022). En revanche, le parc locatif privé (pour 65 m²) est inaccessible pour les locataires du parc social, les jeunes et les personnes seules.



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Le logement abordable levier d’accessibilité financière

Le logement abordable constitue un levier d’accessibilité financière. Est considéré comme abordable un logement qui représente moins de 30 % du budget du ménage (loyer ou crédit). En pratique, le logement abordable peut prendre une diversité de formes, en location ou en accession : bail réel solidaire (BRS), location-accession (PSLA), proximité d’une zone ANRU/QPV ouvrant droit à une TVA réduite, accession à prix maîtrisé, vente d’un logement HLM, logements locatifs intermédiaires, etc. Tous reposent sur des mécanismes de régulation des loyers ou des prix et s’accompagnent de conditions d’éligibilité (revenu, situation familiale, etc.). Ils donnent lieu à des contreparties (conditions de revente, normes environnementales à respecter, etc.). Les politiques locales œuvrent de façon volontariste pour favoriser l’accessibilité financière des logements. Le PLH de la Métropole vise un objectif minimum de 150 logements annuels en accession sociale à la propriété (PSLA, BRS, etc.) sur la durée du PLH, et sur certaines communes, il identifie des zones préférentielles pour des logements locatifs intermédiaires. Le Grésivaudan prévoit quant à lui d’augmenter l’offre de logements abordables, privés et publics. Des objectifs similaires sont inscrits dans le PLH du Pays Voironnais.

Cette notion de logement abordable ne prend cependant pas en compte les coûts liés à l’énergie et à la mobilité, en croissance ces dernières années et intégrés à la notion de coût résidentiel.












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