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 Des inégalités croissantes du recours aux soins

En 2020-2021, l’Observatoire Régional de Santé, le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (CEREMA) ainsi que l’Agence d’urbanisme, ont réalisé pour et avec Grenoble-Alpes Métropole un diagnostic santé à l’échelle de l’EPCI. Cet ensemble de productions croisées vise à rendre compte de l’état de santé des populations, des conditions de vie environnementales, ainsi que de la prise en compte des déterminants de santé au sein des dispositifs de politiques publiques métropolitaines.  

Parmi les conclusions de ces travaux qui concernent plus spécifiquement les publics des enfants et leurs familles, il ressort principalement :  

  • Le manque de personnel de santé, notamment mental, au sein des structures scolaires et éducatives. A titre d’exemple, des enfants notifiés par la MDPH comme nécessitant un accompagnement, voient leurs droits non respectés, en raison des difficultés de recrutement principalement.

  • La saturation de certains établissements, comme les centres médico-psychologiques (CMP) et de leur file active entrave la prise en charge de ces jeunes. Ainsi, arrivés à la préadolescence, ces enfants semblent cumuler les problèmes de type “troubles DYS” (troubles cognitifs spécifiques et troubles des apprentissages qu'ils induisent) qui apparaissent au cours du développement de l'enfant, avant ou lors des premiers apprentissages, et persistent à l'âge adulte. 

  • La mauvaise qualité de sommeil des enfants et adolescents, les conduites à risques, et les risques autour de la santé sexuelle des mineurs, seraient en augmentation sur la période récente.

  • Une forte inégalité de recours aux soins dentaires entre les quartiers, selon qu’ils relèvent ou non de la politique de la ville. Le déploiement du dispositif de prévention M’T dents, qui permet aux enfants de bénéficier d’un examen bucco-dentaire gratuit, a touché 30 % des enfants de Grenoble-Alpes Métropole en 2017. Mais en proportion, près de deux fois moins d’enfants vivant au sein des quartiers relevant de la politique de la ville ont été concernés sur la même période.

 

  • Des difficultés croissantes d’accès à une offre en gynécologie s’observerait au sein du territoire d’après les professionnels médicaux-sociaux.

 

  • Une double peine pour les quartiers densement peuplés et particulièrement minéralisés : certains d’entre eux, à l’image du quartier d’Essarts-Surieux à Échirolles, cumulent exposition aux fortes chaleurs et aux sources de pollution atmosphériques comme la rocade routière. Les publics vulnérables, dont les enfants et particulièrement les jeunes enfants, ont davantage de difficulté à réguler la température de leurs corps et sont plus aisément soumis au stress thermique. Les coups de chaleur et la pollution de l’air contribuent par ailleurs à exacerber les maladies chroniques préexistantes comme le diabète ou l’asthme.

 

  • En particulier, l’enfant est très fortement sensible aux polluants tels que le dioxyde de soufre, l’oxyde d’azote et les particules fines en suspension. Si l’étude rapporte que des efforts importants de réduction des émissions ont été faits au cours des dernières décennies, le relief et la climatologie spécifique à la région grenobloise contribuent à maintenir un niveau particulièrement élevé : la Métropole de Grenoble est ainsi identifiée comme territoire prioritaire au regard de la qualité de l’air dans le Schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires.

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