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Précarité affective et isolement : les résultats de l’enquête réalisée auprès des personnes fragiles et isolées contactées par le CCAS

Dans le cadre de la pandémie de Covid-19, deux vagues d’appels ont été organisées en mars et mai 2020 auprès du registre « Personnes fragiles et isolées ». Ce registre est mobilisé par le CCAS en application du décret n° 2004-926 afin de diffuser des messages de prévention et d’information générale en cas d’événement exceptionnel (canicule, crise sanitaire…) et d’apporter conseil et assistance si besoin. Il concerne les personnes âgées de 65 ans et plus vivant à domicile, les personnes âgées de plus de 60 ans reconnues inaptes au travail, ainsi que les personnes adultes bénéficiant d’une allocation liée au handicap.

À l’occasion de la seconde vague d’appels effectuée à l’issue du confinement, il a été décidé de compléter les messages de prévention par un questionnaire visant à caractériser de manière anonyme l’isolement des personnes et les conséquences du confinement sur leur vie quotidienne et leurs relations sociales. 232 personnes ont accepté de répondre au questionnaire, soit un taux de réponse très élevé de 75 % témoignant de leur intérêt pour la démarche et du besoin d’échanger sur leur situation. Cependant, dans la mesure où l’inscription au sein du registre résulte d’une démarche volontaire de la part des personnes concernées, la base de contacts ainsi constituée n’est pas exhaustive et ne permet pas de rendre compte de la situation de l’ensemble des personnes fragiles et isolées vivant à Grenoble. On peut notamment présumer que les personnes très isolées y sont mal représentées, soit parce qu’elles n’ont pas eu connaissance du dispositif, soit parce qu’elles n’ont pas souhaité y figurer.

Les principaux enseignements :

  • 81 % de femmes parmi les personnes ayant répondu à l’enquête, une nette sous-représentation des hommes.

  • Moyenne d’âge : 85 ans.

  • Davantage fréquentée que le voisinage, la famille constitue le premier réseau de sociabilité des personnes inscrites au registre, ce qui révèle le rôle majeur joué par les aidantes familiaux.

  • Les liens avec les proches représentent un filet de sécurité important en cas de crise et ont moins pâti du confinement que les relations de voisinage.

  • Le confinement a été vécu différemment selon le profil (plus négativement pour les personnes plus isolées), les personnes interrogées soulignent des conséquences négatives en matière de restriction de sorties mais aussi positives du point de vue de la solidarité de voisinage.

  • Plus le réseau relationnel est développé, plus il est satisfaisant, soutenant et protecteur vis-à-vis de situations difficiles comme le confinement. Cet effet « d’entraînement » invite en revanche à une vigilance particulière vis-à-vis des personnes peu entourées.

  • Finalement, l’enquête montre que le registre est constitué de personnes bien entourées, satisfaites de leurs relations et en mesure d’être aidées en cas de difficultés. Cela questionne la capacité du registre à toucher les personnes réellement fragiles et isolées, dispositif qui demeure soumis au volontarisme de son public potentiel.

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