top of page
Modes de garde du jeune enfant : aspirations des familles et inégalités d'accès à l'offre 

Des capacités d’accueil très inégales selon les communes

Les capacités d’accueil théorique des jeunes enfants varient grandement selon les communes du territoire. Dans le cœur urbain, Echirolles ressort comme ayant moins de capacité (46 %) que les autres communes importantes de première couronne (Grenoble, Seyssinet, Fontaine et Pont de Claix ont des taux supérieurs à 70 %). En périphérie, plusieurs communes ressortent avec des taux supérieurs à 100 % illustrant parfois une offre très concentrée (comme à Meylan) qui peut bénéficier à des enfants d’autres territoires. La géographie de cette capacité d’accueil théorique peut également être le fruit d’organisation collective comme c’est le cas sur le Sud métropolitain où les communes du pays vizillois se sont rassemblées en syndicat pour coordonner l’accueil sur le territoire. 

Baisse significative du nombre d’assistant-es maternel-les à l’échelle du territoire GAM

En 2021, le territoire de Grenoble-Alpes-Métropole comptait 12 356 places disponibles pour l’accueil d’un jeune enfant. Regroupant 64 % des places agréées (56 % au niveau national), les assistant-es maternel-les constituent le premier mode d’accueil et, avec 160 structures pour 4 408 places, les Etablissements d’Accueil du Jeune Enfant (EAJE) complètent l’offre du territoire.

On observe un déclin du nombre d’assistants maternel-les agréés. En six ans, le territoire de Grenoble Alpes Métropole a ainsi perdu plus de 2 600 places agréées sur ce mode d’accueil individuel. Cette baisse peut s’expliquer par différents phénomènes : conditions d’obtention d’agrément plus drastiques, sureffectif passé dans certains secteurs géographiques, diminution du nombre d'assistant-es maternel-les en période de reprise économique etc.

 A noter que l’agrément ne signifie pas forcément une activité réelle. Qu’elle soit choisie ou subie, l’activité réelle de ces professionnel-les diffère du nombre de place total agréés. Ainsi, en 2021, 75 % sont actifs, soit 1 611 personnes sur un total de 2 147, c’est-à-dire ayant été actifs au moins 1 mois (contre 79 % au niveau départemental). Le nombre d’assistant-es maternel-les actif a fortement baissé passant en cinq ans de 2 222 à 1 611, soit une baisse de 27 % (contre –22 % au niveau départemental et –20 % au niveau national). Sur la même période le nombre d’enfants de moins de trois ans a baissé de 13%. 

L’offre portée par les EAJE progressent en nombre d’établissement (+ 13 établissements entre 2016 et 2021) mais pas en place (-70 places). Cette dynamique s’explique notamment par la forte croissance des micro-crèches qui regroupent en 2021 plus d’un établissement sur quatre, bien qu’elles ne concentrent que 10 % des places agréées. Les collectivités (CCAS, communes, EPCI) restent de loin, le premier pourvoyeur de places, concentrant 76% de l’offre.

La capacité d’accueil théorique permet d’observer le nombre de places proposées par les modes d’accueil « formels » (assistants maternels, salarié à domicile, EAJE, école maternelle) aux enfants de moins de trois ans. Elle ne reflète donc pas le nombre d’enfant gardé. Certaines places peuvent être utilisées par plusieurs enfants à temps partiel et un enfant peut lui-même occuper plusieurs places issues de différents modes d’accueil.  

En 2019, la Métropole avait une capacité d’accueil théorique de 71 %, identique à la valeur départementale et supérieure de 10 points à la valeur nationale.

Inégalités d'accès à un mode de garde pour les familles : quels facteurs de (non)recours ?

L’enquête « Modes de garde et d’accueil des jeunes enfants » est menée en France métropolitaine tous les cinq ans par la Drees auprès des familles avec enfant(s) de moins de 6 ans. Elle permet de recueillir des informations sur les solutions adoptées par les parents concernant l’accueil de leurs enfants. Les derniers résultats font notamment état des motivations avancées par les parents pour justifier le recours aux différents modes d’accueil.

Le dernier baromètre indique que la crise sanitaire n’a guère modifié les représentations, les aspirations et les recours aux modes d’accueil des enfants âgés de 6 mois à 1 an. En effet, en 2021, la crèche reste le mode d’accueil le plus souhaité (par 34 % des parents) bien que seulement 24 % déclarent l’utiliser effectivement. 31 % des familles confient leur enfant à une assistante maternelle et 47 % le gardent elles-mêmes. La crise sanitaire n’a pas eu non plus de répercussions sur l’organisation de l’accueil, si ce n’est, pour les enfants fréquentant une crèche ou pour ceux confiés à une assistante maternelle, des sorties un peu moins nombreuses et, pour les parents, une moindre participation aux activités pendant les temps d’accueil.

Le fait pour les parents d’occuper, ou non, un emploi est déterminant dans leur recours aux modes d’accueil pour leur(s) enfant(s) ; en effet, en 2021, près de 80 % des familles avec au moins un parent sans emploi déclarent garder leur enfant. Or, la garde d’enfant peut constituer un frein pour l’accès à une formation ou à un emploi et constitue donc un enjeu important pour les familles, tout particulièrement pour les plus précaires.

capacité d'accueil des enfants de moins de 3 ans.png
bottom of page