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Le passage du permis de conduire de plus en plus tardif

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un recul de l’usage de la voiture, qui reste toutefois dominant au-delà de 25 ans

Tendance observable depuis le début des années 2000, le nombre quotidien de déplacements en voiture diminue de façon globale. Ce phénomène touche les jeunes adultes, aussi bien entre 18 et 24 ans, période où l’on quitte le nid familial, qu’entre 25 et 34 ans, à la pleine entrée dans la vie adulte. En cause, une baisse de la mobilité totale¹ par rapport aux générations précédentes, mais aussi un recours plus fréquent à la marche et aux transports collectifs pour les 18-24 ans, et à la marche et au vélo pour les 25-34 ans.

L’entrée dans la vie active entraine de profondes évolutions dans le mode de vie. Elle s’accompagne d’un décrochage dans les comportements de mobilité au-delà de 25 ans. Souvent de nouvelles contraintes apparaissent, comme l’éloignement entre lieu de travail et lieu d’habitation, l’arrivée d’un enfant, … En parallèle, les contraintes économiques diminuent, les ménages sont davantage équipés en véhicules. Fidèles utilisateurs des transports collectifs entre 18 et 24 ans, les jeunes sont près de deux tiers à investir dans un abonnement TC, mais ils ne sont plus qu’un quart entre 25 et 34 ans. L’usage des transports collectifs est alors divisé par trois, tandis que celui de la voiture est deux fois plus élevé.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les 25-34 ans, champions du vélo !

A l’échelle du SMMAG (syndicat mixte des mobilités de l’aire grenobloise), les jeunes de 18-24 ans déclarent à 70 % ne jamais utiliser le vélo, chiffre légèrement supérieur à la moyenne de la population. A l’inverse, les 25-34 ans sont les plus nombreux à utiliser le vélo régulièrement : près de 10 % de cette tranche d’âge déclare se déplacer quotidiennement en vélo, et 27 % plusieurs fois par mois.

L’utilisation du vélo pour se déplacer est plus fréquente en cœur urbain, en lien avec des distances à parcourir plus courtes, et un réseau cyclable plus développé. Ainsi, 23 % des habitants du cœur métropolitain déclarent utiliser régulièrement le vélo, contre 13 % des habitants du reste du territoire du SMMAG.  Cette tendance se retrouve chez les jeunes, avec, dans le cœur métropolitain, près d’un jeune de 18 à 24 ans sur quatre, et une personne de 25-34 ans sur trois, qui déclare utiliser le vélo plusieurs fois par mois.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un changement du rapport à la mobilité chez les jeunes ?

L’usage de la voiture est de moins en moins automatique et exclusif chez les jeunes, ils sont davantage « multimodaux ». Ils choisissent, avec pragmatisme, parmi les différentes solutions de mobilité possibles, selon leurs besoins. L’importance de l’offre de transport en commun et, dans une moindre mesure, des services de mobilité (vélos en libre-service…), influence le choix du mode de déplacement. Finalement, la voiture fait moins rêver, particulièrement chez les jeunes urbains. Elle est perçue comme un objet fonctionnel, et potentiellement comme une contrainte en centre-ville (coûteuse, difficile à garer, …).

De nombreux jeunes sont également préoccupés par l’impact environnemental de l’utilisation de la voiture (pollution, émissions de gaz à effet de serre). Cela peut conforter des choix en faveur des transports collectifs ou des modes actifs (vélo, marche), mais les jeunes qui font de l’écologie un déterminant de leurs pratiques de déplacement sont cependant rares.

Ces tendances, si elles se confirment, pourraient être porteuses de profondes transformations de la mobilité dans les années à venir.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

¹ La mobilité est définie comme le nombre de déplacements moyen/jour/personne en semaine hors vacances.

Après des décennies d’augmentation du taux de détention du permis de conduire chez les jeunes, une tendance à se présenter plus tardivement à l’examen, observable depuis les années 2000, s’amplifie : 76 % des 18-24 ans étaient titulaires du permis de conduire en 2002 sur le périmètre du SMMAG, ils ne sont plus que 60 % en 2020. Ce phénomène est observable tant chez les hommes que chez les femmes, la tranche d’âge des 18-24 ans étant d’ailleurs la seule pour laquelle ce taux est identique selon le genre. Ce n’est qu’à partir de 30 ans que la part de titulaires du permis de conduire atteint près de 90 %, proche de la moyenne de la population.

Cette tendance à repousser le passage du permis de conduire est nettement plus marquée dans le cœur métropolitain, où l’offre de mobilité alternative est plus abondante et l’usage de la voiture potentiellement moins pratique que les autres modes de déplacement (circulation, stationnement, …).

Différentes études sociologiques récentes mettent en évidence plusieurs facteurs d’explication :

  • Les facteurs économiques : ce phénomène touche notamment les jeunes dont les revenus sont les plus bas, le coût du permis de conduire est un facteur limitant son passage. Le non-accès à la voiture peut alors devenir un frein à l’accès à l’emploi.

  • Les facteurs culturels :  le passage du permis de conduire est moins vu par les jeunes comme un rite de passage à l’âge adulte que comme une compétence, un diplôme qu’il est utile d’avoir. Ainsi, on passe le permis quand on en a le temps et les moyens, la priorité est généralement donnée à d’autres choses, notamment les études.

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