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Famille fragile

Depuis 2006, les naissances hors mariage sont majoritaires et la tendance se poursuit : 64 % des enfants nés en 2022 sont nés hors mariage, contre 50 % dans les années 2000. Les nouvelles formes familiales (monoparentalité, recomposition, homoparentalité) se développent.

Autre phénomène majoritaire, les couples avec leurs propres enfants restent nombreux avec plus de 2 enfants sur 3 vivants avec leurs deux parents, sans présence de frère ou sœur issus d’unions antérieures. Ces familles sont surreprésentées dans le périurbain, en périphérie des métropoles, tandis que les familles monoparentales sont davantage présentes dans les centres‑urbains denses, et les familles recomposées dans les petites communes.

Chaque année en France, 400000 enfants sont concernés par la séparation de leurs parents, soit environ 3 % par an. Pour autant, contrairement aux idées reçues, le nombre de divorces est en baisse depuis 2005 (environ 110000 par an). Cette tendance s’explique par la réduction du nombre de couples mariés. Inversement, l’augmentation du nombre annuel de PACS est corrélée à celle du nombre de PACS rompus. Chaque année, on observe autant de PACS que de mariages, soit environ 200000. Enfin, les familles recomposées représentent 10 % des familles, soit une proportion stable depuis dix ans.

Parmi les familles iséroises avec enfant(s), 16,5 % sont constituées de 3 enfants ou plus. Elles sont considérées comme des familles nombreuses. Si cette proportion est semblable pour la métropole grenobloise qui s’inscrit dans la tendance des métropoles françaises, elle est moins forte sur le Pays Voironnais (15,1 %) et pour le Grésivaudan (13,8 %).

Lors des 10 dernières années, le nombre de familles nombreuses a stagné en Isère (+1 % entre 2009 et 2014 et ‑1 % entre 2014 et 2020) mais les dynamiques locales sont très variées. Dans le Voironnais et le Grésivaudan, elles diminuent fortement, en particulier lors des 5 dernières années (‑8 % et ‑12 %), alors que sur la métropole grenobloise elles augmentent (+7 %). Les familles monoparentales représentent en Isère comme en France une famille sur quatre. Cette proportion est plus importante encore dans les métropoles comme pour Grenoble‑Alpes Métropole : 29 % des familles. Toutefois, la proportion que représentent ces familles monoparentales parmi l’ensemble des ménages avec enfant est non seulement inférieure à la moyenne française, mais a par ailleurs augmenté moins rapidement depuis dix ans sur la métropole (+14 % contre +23 %).

Les statistiques s’adaptent !

L’expression « famille monoparentale », très utilisée aujourd’hui pour désigner un modèle familial constitué par un ménage d’une personne (homme ou femme) vivant seule et ayant un ou plusieurs enfants à charge, n’est apparue en France qu’en 1975.

L’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), qui classait ce type de famille sous la rubrique « familles biologiques ne comprenant pas de couples » (recensement de 1962), ou encore, « familles dont le chef de famille est une femme sans conjoint » (recensements de 1968 et 1975), a repris à son compte cette dénomination lors du recensement de 1982. Les « familles monoparentales » sont désormais reconnues dans les catégories de la statistique officielle à côté des « couples », modèle familial composé de deux conjoints, mariés ou non, avec ou sans enfants célibataires âgés de moins de 25 ans.

Depuis 2020, les enquêtes annuelles de recensement (EAR) de l’Insee intègrent de nouvelles notions pour mieux appréhender les situations familiales. Ainsi, l’institut observe de manière différentiée les « familles traditionnelle » (tous les enfants sont ceux du couple) des « familles recomposées » (au moins un enfant est né d’une union précédente de l’un des conjoints). D’autres formes de catégories statistiques seront -elles amenées à apparaitre dans les années

à venir pour mieux correspondre aux formes familiales actuelles ? Lefaucheur N., 1985, « Familles monoparentales : les mots pour les dire », in Lectures sociologiques du travail social, ouvrage collectif sous la direction de Bailleau F., Lefaucheur N. et Peyre V., C.R.I.V, Editions Ouvrières, coll. « Politiques sociales ».

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