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Henry Torgue, sociologue, compositeur, pianiste.

L’agenda culturel du bassin de vie grenoblois est riche, très riche. Et dans cet agenda, la part des créations, du « made in Grenoble » est tout à fait significative. Fruit d’une histoire qui a parié sur la culture comme outil de développement, fruit d’une culture où l’inventivité et la créativité sont reconnues comme les ferments de l’innovation. Dialogue avec Henry Torgue, compositeur, chercheur et aussi président de Laboratoire, association croisant intervention artistique et territoire.

Quelle est, pour vous, la spécificité de la création dans le bassin de vie grenoblois ?

La grande caractéristique, c’est la diversité. Diversité des genres artistiques présents et diversité des lieux : on trouve des salles culturelles dans presque chacune des communes et chacune a son identité, sa programmation. Cette richesse d’offres gagnerait cependant en visibilité avec une meilleure coordination, car il arrive que deux créations locales soient programmées un même soir.


La création artistique est-elle dynamique ?

Il y a une dynamique certaine, portée autant par les professionnels, ceux qui explorent, que par les amateurs, ceux qui prolongent. L’hybridation entre professionnels et amateurs se développe et est particulièrement réjouissante. Le Grand Rassemblement organisé par le Centre Chorégraphique National en est un bon exemple, une célébration festive
et ouverte autour de la danse. Ou encore les opérations montées par Laboratoire dans le cadre de Local.contemporain ou de Paysage>Paysages, qui ont exposé des photos d’amateurs au Musée de Grenoble.
C’est une marque de fabrique grenobloise : le lien entre création et participation citoyenne.

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Du côté de la création professionnelle, nous avons connudes heures plus fastes. Nombre de lieux possèdent des équipements de qualité, offrent parfois des résidences, mais les jeunes compagnies, sans soutien suivi, doivent convaincre en un seul projet ! Il faudrait aujourd’hui davantage de créateurs-locomotives à la fois pour dynamiser le vivier local et pour porter notre territoire au plan national et international. Mais c’est un choix politique qui implique un investissement durable.

Quels liens entre la création artistique et le territoire ?

C’est le pari de la démarche « Paysages-Paysages » que de partir d’un thème hyper fédérateur, le paysage, qui parle autant au promeneur qu’au géographe, pour aboutir à une dynamique artistique se déployant sur plusieurs saisons. Développée à l’échelle du département de l’Isère, un territoire particulièrement riche en diversité paysagère et en sites remarquables, cette manifestation explore saison après saison les richesses partagées de notre cadre de vie. Les citoyens, les artistes, les universitaires, les touristes… se croisent et échangent à l’occasion de multiples opérations mêlant création et hybridation : une jubilation collaborative qui renouvelle fortement l’imaginaire collectif.

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