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Sous contrainte, un budget alimentaire en augmentation

Au coeur des préoccupations quotidiennes, le budget « arbitrable » des ménages est pris en étau entre dépenses pré-engagées et prix. Les dépenses alimentaires sont en augmentation dans la région grenobloise, en raison de l’inflation et des choix de préserver ce poste au détriment d’autres. Une tendance particulièrement prégnante pour les ménages les plus précaires.



Dépenses contraintes et dépenses arbitrables


L’analyse des dépenses de consommation des ménages français sur une longue période dresse un constat sans appel : les dépenses pré-engagées, notamment le logement, mais aussi les assurances, les services financiers et de télécommunication, etc., en constituent une part de plus en plus importante.

Les dépenses arbitrables – celles qui ne sont pas réalisées dans le contexte d’un contrat difficilement renégociable à court terme – comme l’alimentation, l’habillement, etc., se retrouvent

proportionnellement diminuées. Cela contribue à la sensation de perte de pouvoir d’achat par les ménages, particulièrement parmi les catégories populaires.



Des achats alimentaires impactés par l’inflation


La dépense moyenne de consommation courante par ménage de la région grenobloise est globalement similaire à celle observée à l’échelle de la France et progresse peu en dix ans.

Avec une part passant de 49 % en 2012, à 52 % en 2022, l’alimentaire sort en tête des arbitrages des ménages dans leurs budgets de consommation courante. En 2021, la dépense annuelle moyenne par ménage de la région grenobloise pour alimentation (dont boissons) s'élevait à 6 540 €, soit 545 € par mois en moyenne. Mais si ces dépenses alimentaires ont progressé, c’est en partie en lien avec l’inflation. En France, entre 2022 et 2023, les postes « alimentation » et « énergie du logement » expliquent à eux deux la moitié de la hausse du prix du panier de biens. L’alimentation en particulier a un poids très important : elle contribue pour environ 40 % à la hausse du prix du panier, quelle que soit la composition familiale (de + 35 € pour une personne isolée à + 97 € pour un couple avec trois enfants) (HCFEA, 2023).

Ces changements ont un impact sur les habitudes d’achat : en moyenne, en décembre 2022, les deux tiers des ménages déclarent avoir modifié leurs habitudes en matière d’alimentation pour moins consommer, fréquenter de nouveaux magasins ou changer de gamme de produits.

Dans le détail, près de 60 % de la dépense alimentaire des ménages est dédiée au frais. L’épicerie courante est le premier poste (16 %), devant les fruits et légumes frais (13 %), la charcuterie et les plats préparés (12 %).


 
540 € /mois/ménage : dépense alimentaire moyenne dans la région grenobloise
 


Élaborés par

l’Insee, les indices

de disparité de

consommation

estiment si

les ménages

du périmètre

consomment plus

ou moins que la

moyenne nationale,

établie à 100.

Les zones en rose

sont celles où

les ménages ont

une plus faible

consommation,

en orange une

plus forte.



Des disparités territoriales notables


La dépense moyenne alimentaire est influencée en premier lieu par la taille des ménages, puis par le niveau de revenu. Elle est plus faible dans le cœur métropolitain et à Voiron, mais plus importante dans les secteurs résidentiels périurbains.



Manger, un défi quotidien pour les plus précaires


La part des dépenses pré-engagées est inversement proportionnelle au revenu : moins l’on gagne, plus le budget arbitrable est restreint. Avec une croissance des revenus inférieure à l’inflation, de nombreux ménages sont confrontés à des fins de mois difficiles. Une réalité que connaissent bien les habitants des quartiers populaires de la Métropole (Quartiers prioritaires politique de la Ville - QPV), puisque le poste « alimentation » pèse de manière très importante dans le budget de la moitié d’entre eux, contre un tiers pour la moyenne métropolitaine.

La Banque alimentaire de l’Isère note par ailleurs une augmentation de moitié de ses bénéficiaires en seulement quatre ans. Parmi eux, 20 % sont en CDI : disposer de revenus par le travail n’est plus une condition suffisante pour subvenir aux besoins de son foyer.


« Je paye mes factures mais je saute les repas du midi pour permettre à mes enfants de manger ».

Mère de famille, 44 ans, en CDI (Département de l'Isère, 2024).





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