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Dans les poubelles des ménages

129 kg de nourriture jetés par an et par habitant, du champ à l’assiette...

Les Français auraient-ils les yeux plus gros que le ventre ? Le gaspillage alimentaire se voit certes dans nos poubelles domestiques, mais aussi dans celles des restaurants collectifs et privés ainsi que dans les phases amont de production et distribution. Une chaine de responsabilités qui incite chaque maillon à faire des économies, monétaires et énergétiques !


Du produit périmé à l’assiette non terminée, en passant par le légume moche


Le gaspillage se produit tout au long de la chaîne alimentaire, de la production à la consommation finale, en passant par la distribution et la restauration. Selon une étude de l’Inrae (2019), 33 % des pertes alimentaires se produiraient au niveau du consommateur, 32 % chez le producteur et 14 % chez le distributeur. D’autres sources (Eurostat, 2023) considèrent que le consommateur final, chacun d’entre nous donc, est responsable de près de la moitié de ce gaspillage, notamment lorsque nous mangeons hors de chez nous, au restaurant ou à la cantine.

Mais la surproduction ou la mise au rebut de produits (fruits, légumes) ne correspondant pas aux « normes de qualité » (selon des critères esthétiques) y contribuent aussi largement.



Le gaspillage, une dépense évitable en euros et en CO2


Le gaspillage alimentaire représente un surcoût pour les ménages : l’Inrae l’estime à 108 euros par an et par ménage, et ce avant l’inflation. Ne pas produire ces aliments inutilisés génèrerait en outre des économies d’espace, de ressources naturelles et énergétiques, et d’émission de gaz à effet de serre de la production à l’incinération des déchets.


Le gaspillage alimentaire représente 15,3 millions de tonnes équivalent CO2 par an soit 15 millions d’A/R Paris/ New-York en avion ! et 3 % des émissions nationales.





Des profils de gaspilleurs ?


Des profils se dessinent entre « vertueux » et « gaspilleurs ». Dans la première catégorie, on retrouve les plus âgés, mais aussi ceux qui ont un moindre niveau d’études (mais pas nécessairement un moindre niveau de revenus). Du côté de ceux qui déclarent jeter, les familles avec enfants, mais aussi les urbains et les jeunes !

Grâce aux enquêtes réalisées dans la métropole grenobloise, les pratiques de consommation locales des habitants ont pu être décortiquées. Les chercheurs de l’équipe du Baromètre des transitions ont construit un « score de gaspillage » allant de 0 à 14, représentant la diversité des

aliments jetés à la poubelle. Croisé avec les caractéristiques des répondants, il fait apparaitre une propension au gaspillage plus marquée chez les jeunes, les plus diplômés, les habitants de la ville dense et les familles avec enfants.



Un échantillonnage des poubelles locales


Sur le territoire métropolitain, le gaspillage alimentaire représente 72 kg par an et par personne (hors liquides). Un échantillonnage des poubelles grises et marron a permis de distinguer les denrées alimentaires consommables (22 kg) des denrées non consommables (50 kg) comme les épluchures, os, etc. 90 échantillons ont été prélevés parmi les ordures ménagères, la collecte sélective et les déchets alimentaires du territoire.

Le contenu de chaque échantillon a été trié, déchet par déchet, en plus de 80 catégories. Les légumes et le pain, comme partout en France, figurent dans le top 3. Localement, on retrouve également les produits laitiers et les plats préparés, signes d’une difficulté à intégrer les dates de péremption. Parmi les aliments gaspillés localement, 9 kg par an et par personne sont même encore emballés. À noter, la salade et le pain sont les seuls aliments que les enquêtés déclarent gaspiller fréquemment (4 % du panel disent en jeter souvent ou tout le temps).


Parmi les aliments gaspillés localement, 9 kg/an/ personne sont encore emballés.

 

Scores de gaspillage de l’enquête Pratiques de consommation

→ Plus on est jeune, plus on gaspille les aliments. Les plus de 65 ans semblent plus exemplaires.

→ Les CSP- et + gaspillent plus que les inactifs (étudiants, retraités…).

→ Les moins diplômés (bac et moins) ont des comportements hétérogènes mais en moyenne, ils gaspillent moins que les plus diplômés : respectivement scores de 4,39 et 5,16.

→ On gaspille davantage en zone d’habitat dense.

→ Enfin, les familles avec enfants déclarent plus souvent ne pas consommer tout ce qu’elles achètent…


Source : Baromètre des transitions, 2022.

 


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